Il y a eu un moment, dans ma vie, où tout allait vite. Trop vite. J’avais l’impression de fonctionner en mode automatique : enchaîner les tâches, répondre aux besoins de tout le monde, avancer coûte que coûte… sans jamais vraiment m’arrêter pour respirer.
J’étais cette maman qui travaillait fort et qui jonglait avec les dossiers, les réunions, les devoirs, les soupers, les émotions. Chaque matin, la course commençait dès que le réveil sonnait : petits déjeuners à préparer, habiller les enfants, préparer les sacs de sport pour la soirée. Puis venait le sprint vers le bureau, avec sa cohorte de courriels urgents, de décisions à prendre et de pression, celle qu’on se met soi-même pour toujours bien faire.
Le soir ? Pas de répit. Soccer, natation, devoirs, souper (idéalement équilibré). Et au milieu de tout ça, cette volonté d’être une conjointe présente, une maman attentionnée, une professionnelle compétente. Mais à quel prix?
Mes nuits étaient courtes, mon esprit saturé de listes mentales, et mon énergie… comme une batterie de téléphone en fin de vie. Je sentais mon corps tirer la sonnette d’alarme, mais ma tête disait : « Continue. Tu es forte. Tu peux tout faire. »
Puis un jour, j’ai pris une vraie décision : m’arrêter. Pas pour une croisière de rêve ni un safari en Afrique. Juste quelques jours, ici, avec les miens. Sans horaire. Sans performance. Juste pour être.
Et ce fut un choc. Le silence, d’abord. L’absence de course. Le temps qui ralentit.
J’ai redécouvert le plaisir de lire un livre sans m’endormir à la deuxième page, de regarder mes enfants jouer sans penser à mon prochain appel, de tenir la main de mon conjoint sans que mon cerveau s’échappe dans les tâches à venir.
Ces vacances n’ont pas fait disparaître mes responsabilités. Mais elles m’ont reconnectée à l’essentiel. À moi. À eux. Et surtout, elles m’ont rappelé une chose fondamentale : prendre des vacances, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité.
Dans un monde qui valorise la performance et l’agitation, savoir s’arrêter est un acte de lucidité. Le vrai courage, ce n’est pas de tenir jusqu’à l’épuisement, c’est de reconnaître quand il est temps de faire une pause, pendant qu’il est encore temps.
Alors que vous soyez gestionnaire, parent, entrepreneur, employé.e : prenez vos vacances. Pour vrai. Pas pour cocher une case RH, mais pour recharger la seule ressource vraiment indispensable à votre vie : vous-même.
