
En gestion des ressources humaines, on entend souvent dire que la communication est la clé. Pourtant, dans la pratique, ce n’est pas tant la quantité de communication qui compte, mais sa qualité et son courage. Qu’il s’agisse de performance, d’augmentation salariale ou d’évolution de poste, trop souvent, le silence d’un gestionnaire face à des questions délicates finit par miner la confiance et la motivation des employés.
Il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir un scénario récurrent : un employé attend une réponse de son gestionnaire, souvent en lien avec une augmentation ou une reconnaissance de ses efforts. Le gestionnaire, mal à l’aise de décevoir ou ne sachant pas comment aborder le sujet, choisit de se taire en espérant gagner du temps.
Du côté de l’employé, ce silence est interprété comme un signe positif : « S’il ne me dit rien, c’est probablement que ça va passer. » Les semaines s’écoulent, l’attente se transforme en espoir, puis en déception profonde lorsque l’employé réalise la réalité. Résultat : la confiance est rompue, la motivation s’effrite et parfois, le lien d’engagement se brise.
Ce type de situation illustre deux enjeux fondamentaux :
- Le courage de la transparence : annoncer une mauvaise nouvelle, clarifier une décision ou dire « non » est inconfortable, mais c’est une responsabilité managériale essentielle. Le silence peut sembler une solution temporaire, mais il engendre toujours plus de frustration qu’un message franc.
- La sécurité psychologique : les employés doivent sentir qu’ils peuvent poser des questions, exprimer leurs attentes et avoir un espace de discussion ouvert. Quand un climat de confiance existe, ils n’hésitent pas à demander des clarifications plutôt que de rester dans l’incertitude.
Pour éviter ces pièges, voici quelques pratiques à encourager :
- Prendre le temps d’adresser rapidement les attentes : même si la réponse est négative ou partielle, elle est toujours mieux reçue que le silence.
- Encadrer les discussions sensibles : préparer le message avec respect, expliquer le contexte et préciser les prochaines étapes.
- Favoriser un climat de confiance : démontrer de la disponibilité, encourager les questions et accueillir les émotions sans jugement.
- Clarifier régulièrement les attentes des deux côtés (gestionnaire et employé) : Cela réduit les malentendus et évite que chacun imagine des scénarios.
Une communication transparente demande du courage, mais elle constitue un véritable levier de motivation et de loyauté. Oser dire la vérité, même lorsqu’elle n’est pas celle qu’un employé espère, est une preuve de respect. Quand la confiance est nourrie par la clarté, les équipes avancent avec engagement et sécurité.